Spoiler:

Jour 3

Là, juste devant nous se tient un garçon. Il est allongé de tout son long sur le ventre, inconscient semble-il - ou mort ?

J'avais décidé de continuer ma route de nuit vers l'Oasis. Certes, je ne connaissais pas le chemin, ni même s'il existait, mais nous avions besoin d'eau. James s'était rangé de mon côté, pour mon plus grand bonheur ! Je ne voulais pas continuer seule... Même si j'avais montré ma conviction à marcher de nuit. Nous avions donc pris la direction qui me semblait la plus à même d'atteindre notre but. Au loin, nous avions eu l'impression qu'un oasis nous faisait coucou... Mais, à bien y réfléchir, je ne suis plus certaine de ce que j'ai vu. Une chose est sûr, c'est que nous ne nous trouvions plus à L’ouest... La corne d'Abondance se tenait presque devant nous.

Alors, fatigués et lassés de notre entreprise qui venait de foirer - tout simplement - nous avions décidé de nous reposer. La nuit avait été agréable, mais toujours l'un après l'autre. La vigilance n'était pas une affaire à mettre de côté ! Surtout pas maintenant que nous n'étions plus que cinq ! Nous étions resté à l'abri d'une dune, loin de tout regard qui aurait pu nous discerner.
C'est ainsi que le soleil se leva, me réveillant de mes doux rêves...

Enfin, s'il n'y avait eu que le soleil à nous éveiller ! Des cris au loin terminèrent de nous réveiller pleinement ! Nous étions sur le qui-vive, complétement alerte alors qu'une seconde plus tôt, je dormais paisiblement et bien profondément !
Nous avons rassemblé nos affaires après avoir mangé nos derniers biscuits et bu la presque totalité de notre eau. Puis, nous nous étions dirigés vers les fameux cris.

Cris qui firent place au silence.
Là, juste devant nous se tient un garçon. Il est allongé de tout son long sur le ventre, inconscient semble-il - ou mort ?

Je regarde James étonnée et intriguée. Je ne sais pas ce qu'il convient de faire dans l'état actuel de la situation : le sauver ou bien partir ? Ou le tuer s'il n'est pas déjà mort ? Cette idée s'impose à moi avec force et horreur ! Mon dieu, depuis quand suis-je devenue si sanguinaire ?! Je m'effraie de moi-même et de mon envie de sang - ou de vie, je ne sais plus !

Mais là n'est pas la question ! Je place un doigt sur mes lèvres, intimant l'ordre de se taire et je m'approche doucement de l'inconscient. Je ne suis pas une tueuse ! Jamais !!!

A une bonne dizaine de mètres je reconnais l'inconnu. Nathan. Mon cœur se glace d'effrois tandis que mes phalanges blanchissent tant je serre fort ma lance. Il semble endormi... Son visage est rougi, plus particulièrement au niveau des yeux. A-t-il pleuré ? Cette question sans réponse me fait reconsidérer mon opinion que j'ai de lui. Et s'il n'était pas si mauvais que ça ? S'il avait un cœur, finalement ? Ses armes sont éloignées de lui : les a-t-il lancé ? Je ne sais pas... Et si...

Cependant, nous ne savons pas comment sont morts les deux autres tributs - ses alliés. Et c'est ce qui me met le doute !
Alors, quand il semble remuer, je fais la seule chose qui me semble logique de faire : je plante ma lance droit vers son dos, la peur me secouant d'agir !

Ma lance - enfin, celle de James initialement - est enfoncée profondément dans son dos. Bon sang... Je l'ai...tué ? Malheureusement, la réponse s'impose moi tandis que mon sang coule. Je ne sens même pas la morsure de la lame aiguisée. Non, rien, hormis la sensation de froid qui m'envahit. J'ai peur. Je sais pertinemment que ma blessure n'est pas grave en soi, juste gênante. Nathan à juste laissé le couteau m'effleurer, comme pour montrer qu'il ne plaisante pas. Je vois James, l'épée au poing, poignard sorti. Il semble désemparé... Pourquoi donc, gentil James ? Tu as l'occasion de te débarrasser de deux tributs en une seul coup, est-ce trop pour toi ?

Me voilà devenue ingrate. James m'apprécie et est mon allié. Il ne veut pas me voir morte ! Pas maintenant en tout cas, tout comme moi, je ne souhaite jamais le voir mort... Je l'aime, un peu comme un frère. Il est celui pour qui je donnerai ma vie ! Alors, quand Nath menace James de me tuer s'il fait quoi que ça soit, je sais déjà la réponse de ce dernier. Il déposera les armes pour me sauver. Mais voilà que Nathan enchaine dans ses menaces. Menaces qui deviennent d'alléchantes propositions. Il nous épargne tout les deux si James part. Doit-on le croire sur parole ? Lui, le sanguinaire et horrible carrière ? Je ne sais pas... Je suis juste à sa merci !

Sauf que, contrairement à ce qu'il croit, je ne suis pas désarmée ! Ma main trouve le manche de mon poignard pendant que Nath attend la réponse de James qui se fait attendre.
Je regarde mon allié, mon ami, mon frère. Je lui souri de tout mon cœur. Je sais qu'il comprend. Je le vois dans ses yeux... Ne bouge pas James. Part ! Fui ! Va t-en loin d'ici, loin de Nathan ! Je serre mon poignard fort, si fort... A m'en faire mal à la main. Et au moment où je m'apprête à éventrer mon assaillant, une goutte tombe sur ma joue et glisse jusqu'à mes lèvres. Pleut-il ? Pleut-il de l'eau salée ?... A ma connaissance, non... Alors, serait-ce Nathan qui pleure ?

Moi qui m’apprêtait à me tuer pour tuer un carrière, me voilà indécise. Je suis pour le moins choquée et étonnée. Nathan, qui pleure ? Est-ce seulement possible ?! Mes doigts gardent précieusement mon unique arme mais ils se desserrent.

"Pourquoi...? Pourquoi pleures-tu ?" je demande d'une petite voix innocente et claire.

Je ne sais pas pourquoi je me prends à éprouver de la peine pour un tel homme, mais c'est plus fort que moi. Pourquoi ces larmes ? Pourquoi ?...
J'espère que ma question le désarçonnera. J'espère qu'il retira son arme de mon cou. Qu'il ne mettra pas fin à ma vie... J'espère trop de choses... Qu'adviendra-t-il ?

"Il ne faut pas verser de larmes... Pas ici."

Aussitôt que Nat ait planté sa lance dans le dos de Nathan, celui ci agissait aussitôt. Bon au moins on sait qu'il n'est pas mort. Et sans m'y attendre, il lança son couteau dans la direction de mon alliée ce qui laissa une trace de coupure au niveau de son cou. J'étais prêt à agir à mon tour, à sauter sur Nathan et le tuer pour ce qu'il venait de faire. Mais il prit Nat en otage, la menaçant de la tuer en pointant un de ses couteaux sous la gorge de la petite Nat. Puis Nathan me regarda de ses yeux rougit, il avait sûrement pleuré avant qu'on arrive. Je comprenais plus rien à ce qu'il se passait, c'était un cauchemar. Mais pourquoi j'avais pas agit plus tôt en lui lançant un de mes couteaux en pleine poitrine ? Pourquoi je ne lui ai pas sauté dessus pour lui trancher la gorge ? Pourquoi je suis si idiot à rester là, debout, à regarder cette horrible scène sans bouger ? Mais bordel James, bouge toi, fais quelque chose ! Mais mon corps ne m'écoutait pas. En réalité je suis tétanisé, Nathan me fait si peur avec son regard menaçant. Je ne suis qu'un moins que rien, je ne suis qu'un imbécile. J'aurais du mourir depuis longtemps. J'aurais du mourir à la place de Mikhael et Jack. Ma famille doit avoir tellement honte de moi. Nat est sur le point de mourir et la seule chose que je sais faire c'est de la regarder de mes yeux tristes. C'est un vrai cauchemar.

« Fuis, sinon je la tue. »

Fuir ? Oh que non, je ne veux pas être un lâche en plus d’être un idiot. Hors de question que je laisse ce sale carrière tuer Nat. Je serrais encore plus mon épée et mon couteau dans mes mains. Je sentais les larmes me monter aux yeux. Oh non je n'ai pas le droit de pleurer, la seule qui mérité de pleurer, d'avoir peur, d'être tétanisée c'est la petite fille qui se trouve juste devant moi, qui est faite prisonnière par Nathan. Elle si courageuse contrairement à moi. J'avais envie de tout abandonner, de crier au carrière de me tuer et de laisser Nat partir. Mais la mort me fait si peur que j'en suis incapable.
Nat, la plus jeune de cette édition. J'ai réussi à m'accrocher à elle en si peu de temps, malgré qu'elle soit têtue, elle est si attachante. Elle est un peu comme ma petite sœur. Non, je la considère comme ma petite sœur. Je suis le grand frère qui doit la protéger au lieu de rester planter là comme un piquer. Je la ramènerais chez elle d'une façon ou d'une autre même si je dois mo.. Mou... Rah non, j'ai bien trop peur de mourir. La mort est si terrifiante. Puis je regarde le doux visage de Nat, elle me sourit comme pour me rassurer. Malgré tout ça, elle arrive à sourire. Aussi bizarre qu'il soit, j'avais une folle envie de la prendre dans mes bras en lui disant que tout aller bien se passer. Mais bien sur que non, ce foutu carrière est près à lui trancher la gorge.
Puis je regardais Nathan, je le regardais droit dans les yeux avec un regard remplit de haine. Je veux le voir mourir pour ce qu'il tente de faire. Mais en le fixant, je voyais qu'il pleurait. Nathan Black, carrière du District un, le tribut le plus menaçant est en train de pleurer.

«Je te promet, sur toute la parole des Black's, que si tu fuis, je ne la tuerai pas. Par exemple, si tu essai un seul mouvemement, elle est morte, et toi aussi en l'occurence.»

Il souffre. Il souffre mais il tente de garder sa fierté face aux caméras, face aux genre du Capitole et face à sa famille. J'avais envie de lui cracher au visage qu'il est hors de question que je fuis mais si je faisais ça, je ne ferais qu'empirer les choses.

"Pourquoi...? Pourquoi pleures-tu ?"

La petite voix douce de Nat me ramenait à la réalité. Elle veut mourir ou quoi ? Surtout en lui posant ce genre de question. Nathan n'est pas si fort que ça en fait. J'avais envie de baisser les armes et partir en courant pour rejoindre ma famille, prendre a mère dans mes bras. Ici c'est pire que l'enfer. Puis la chaleur n'arrangeait rien et on est à cours d'eau.

"Il ne faut pas verser de larmes... Pas ici."

Je pris un risque énorme en faisant ce que j'allais faire. Je replaçais mon épée dans mon dos dans mon dos puis je levais la main et j’avançais d'un pas tout en gardant mon couteau dans ma main au cas où.. Oui j'avais pris le risque. De toute manière je finirais quand même par mourir, je ne suis pas assez fort pour remporter les jeux et je dois apprendre à l'accepter.

«Ne tue pas Nat s'il te plait. S'il y a quelqu'un qui doit mourir ici, c'est moi mais je t'en supplie, ne la tue pas. » Dis-je en regardant Nathan d'un regard suppliant.

«Pourquoi...? Pourquoi pleures-tu ?»

Pourquoi je pleure ? Parce que je souffre. Je souffre de tout. Tout ici me fait mal, tout ce qui se trouve avant me fait souffrir et tout se qui se trouve après me torture. J'ai mal, j'ai simplement mal. Les maux qui m'envahissent sont indescriptibles. Je ne saurai l'augmenter comme je ne saurai pas la diminuer. Seul le temps pourra y changer quelque chose, ou bien la mort.

«Il ne faut pas verser de larmes... Pas ici.»

.†flashback†.

Le petit garçon jouait dans le bac à sable. Avec son gros camion rouge. Ses yeux étaient passionés par ce camion d'incendies. Son frère lui, possédait une voiture bleue. Tandis que son dernier frère possédait un tracteur jaune. Le dernier étant probablement trop petit pour avoir un tracteur, il se blessa. Le petit garçon à la voiture bleue s'élança vers sa mère, qui attendais patiemment sur le banc de parc, café à la main et revue de l'autre, que ses enfants se soient tannés de jouer dans le bac à sable. Pendant ce temps, le garçon au camion rouge, l'aîné, pris son petit frère d'environs 3-4 ans de moins que lui dans ses bras et tout le sang qui provenait du nez de celui-ci vaint se poser sur la manche de notre grand aîné. Tout juste la mère arrivée, elle arrachait le benjamin des bras du garçon et s'acharna à ce que son plus jeune n'ait plus mal, laissant le plus vieux seul étant sûre qu'il pourrait s'en sortir seul.

«Je vais aux toilettes maman..»

La mère n'osait même pas lui daigner un regard, elle ne fit qu'un signe de main, avec quelques oui quasi inaudibles, s'occupant toujours de son bébé. Le petite garçon au camion rouge s'échappait donc de "la grande tragédie" et atteignit les toilettes en deux temps trois mouvement. Tout dans ça tête se bousculait. Le sang sur sa manche lui faisait peur. Il entra donc dans la salle de bain publique et opta pour la 3e toilette sur la gauche. Il y entra, s'installa dans un des coins, ramena ses genoux au front. Puis les flots commençèrent. Il pleurait tellement. Il ne savait pas pourquoi, mais il pleurait. Il avait une boule dans son ventre, un petit garçon de 4-5 ans, était là, dans une toilette publique d'un parc. En train de pleurer toute les larmes de son corps. Il ne pleurnichait pas, il pleurait, de vraies larmes, chaudes et souffrantes. Puis, un homme entra dans la salle. Cet homme avait un grande carrure, des yeux verts perçants et une voix dure et grave.

«Nathan, où es-tu ?»

C'était le père du petit garçon. Pendant que sa mère s'occupait de surveiller les enfants, le père avait décidé de faire quelques commissions. Lorsqu'il fut revenu, sa femme était en train de soigner le plus petit. Le père voulut savoirce qui s'était passé. La femme répéta donc ce que le cadet lui avait dit.

«Jordan s'est blessé pendant qu'ils jouaient.»

Ils parlèrent, puis furieux contre sa femme de ne pas avoir surveiller comme elle se le devait et d'avoir laisser partir l'aîné n'importe où, en fait c'était cadet qui avait mentionné où était passé l'aîné, le père parti en direction des salles d'eaux publiques. En y entrant, il entendis des pleurs. Ceux de son fils.

«Nathan, où es-tu ?»

Le père attendait une réponse tandis que le petit garçon, lui, avait peur que son père le voit dans un tel état. Finalement, le père, en fouillant les toilettes, retrouva son fils, les yeux tous rouges, pris de sanglots.

«Pourquoi pleures-tu ?»

Il avait prononcé ces mots sur un ton sec et tranchant. Ne voulant avoir aucunes pitié pour son fils, il voulait faire de lui un homme. Le petit garçon pensant bien faire raconta le pourquoi il pleurait.

«Ce n'est pas un raison», répondit son père,«Un vrai homme ne doit jamais pleurer.»

Le père lui parla donc des principes de la vie, de l'égalité hommes et femmes, ils passèrent une demi-heure dans la cabine, l'un à expliquer, l'autre à écouter.

«Voilà pourquoi tu ne dois jamais pleurer. Si tu pleure tu n'es pas un vrai homme. Tu ne le seras jamais. En conclusion, que je ne te retrouve pas à pleurer une seconde fois. Il ne faut pas verser de larmes ici, pas ici, ni nulle part ailleurs, jamais.»

Son père pris son fils par le poignet, puis l'emmena à l'extérieur pour allez rejoindre le reste de sa famille. Le petit garçon lui, pensait à ce que son père lui avait dit. Il ravala donc ses moeurs, prit sa fierté et se promis de ne plus jamais pleurer, pour son père, son idole.

.†flashback†.

«... ni nulle part ailleurs, jamais.»

Je prononçai ses mots commes s'ils étaient la vie. Comme si tout allait de travers. Mes yeux coulaient encore. Je devais probablement faire vraiment pitier.

«Ne tue pas Nat s'il te plait. S'il y a quelqu'un qui doit mourir ici, c'est moi mais je t'en supplie, ne la tue pas.»

Je levai ma tête vers le petit blond. Il me regardait d'un air suppliant. Il voulait quoi au juste ? Que je la laisse partir ? À quoi bon, si elle est pour aller blesser Olympe après ?

«D'accord. Alors, que voulez-vous ?»

Je ne pouvais sécher mes larmes qui continuaient de couler. Ma voix tremblait et mes mains aussi. Je dégageai un peu la dague de la gorge à Nat, pour ne pas qu'elle souffre à cause de mes tremblements. Mais je la tenais toujours fermement dans mon bras, elle ne pourra pas s'échapper. Je voulais savoir ce qu'ils voulaient. Surtout la petite elle a l'air à avoir quelque chose en tête, à me parler de cette manière, comme si elle savait qui j'étais. Sait-elle réellement qui je suis ?

Le temps s'écoule, grain de sable au milieu d'un désert. Le soleil commence à taper fort sur notre petit trio. Nathan semble ailleurs, tout au moins, pendant ce qui semble durer des siècles, un lourd silence nous oppresse. A quoi pense-tu ? Quels terribles cauchemars t'envahissent ? Puis il répond, mais pas à moi. Non, il répond à un fantôme, il me semble. Si une lame ne menaçait pas ma vie, je me serais tournée vers lui. Mais non, je ne bouge pas. Je ne fais rien hormis me poser mille et une questions.

Et puis, un nouveau silence s'installe... Avant qu'une voix suppliante ne vienne le briser.
Est-ce que la vie vaut la peine d'être vécue ? Est-ce que c'est ma vie contre celle d'un autre ? Contre celle de James ?

"NON !" je m'écrie avec hargne quand James s'approche, bras baissé, épée au loin. La lame me blesse un peu plus.

Il demande ma vie contre la sienne. Il veut que je vive au prix de sa vie... Je ne veux pas ! James est bon, généreux ! C'est un frère qui est droit et en qui j'ai une confiance aveugle ! Il me dirait de sauter, je sauterai... Il me dirait que je dois mourir pour tuer Nathan, je mourrai... Avec joie ! Alors non, lui il ne doit pas mourir ! Il n'en a pas le droit ! Pour moi...

Je sais, c'est égoïste, mais c'est comme ça. Je m'accroche avec espoir à sa susceptible victoire. Ma mort n'est qu'une fin en soi pour sa réussite ! Mais après ? S'il vainquait... Comment finirait-il ? Est-ce qu'il savourerait sa victoire ? Je ne pense pas... Alors, si je ne veux pas qu'il meurt mais si je ne veux pas non plus qu'il se meurt, que puis-je faire ?...

"D'accord. Alors, que voulez-vous ?"

Nathan. Il me surprend. Encore plus quand sa main s'éloigne de moi légèrement, la lame ne touchant plus mon fragile cou. J'ai un peu mal mais la douleur - même réelle - me semble loin. Comme si mon corps et mon âme étaient détachées et séparées... J'ai mal, mais sans souffrir. C'est étrange.

Sa question me désarçonne. Ce que nous voulons ? C'est une bonne question, excellent même ! Que voulons-nous ? Là, maintenant ?... Vivre ? Moi non. J'étais prête à mourir il y a peu... Alors, je veux quoi ?

"Que James vive."

Mince ! Je pense à haute voix !!

"Et toi, tu veux quoi ?" j'attaque, tentant de rattraper ma boulette.

Nathan posa son regard sur moi suite à ma déclaration et es milliers de frissons me parcouru, il avait beau pleurer, son regard menaçant digne d'un carrière est toujours présent. Je suis sur qu'il doit s'en vouloir qu'on le découvre dans un moment de faiblesse car même si ce type me terrorise toujours, il a l'air beaucoup moins impressionnant. Puis maintenant, il se retrouve tout seul. Tous les carrières sont morts sauf lui.
J'aurais très bien pu tuer Nathan puis Nat, ça ferait deux tributs en moins d'un coup et j'aurais beaucoup plus de chance de rentrer chez moi mais je ne voulais pas faire de mal à la petite Nat car il est clair que ça me hanterais toute ma vie après. C'est pour ça que j'ai rangé mon épée mais que j'ai quand même garder mon couteau au cas où, pour montrer que dans tous les cas,je ne ferais de mal à personne quitte à mourir, du moment que mon alliée reste en vie et remporte les jeux. Je continuais de m'avancer vers Nathan, tout en restant prudent. Je sais que ce que je fais est presque du suicide.

" NON! " Cria t-elle.

Son cri presque étouffé par la douleur que la lame sous son cou lui avait procuré me glaça le sang. J'avais envie de lui dire que je faisais ça pour elle, que sa famille espérait la voir rentrer chez elle, que je n'arriverais pas à reprendre une vie normale si je la voyais mourir sous mes yeux, aucun frère ne voudrait voir sa petite sœur se faire tuer sous ses yeux pas vrai ? Mais les mots ne sortait pas, j'étais pris d'un sanglot que je tentais de dissimuler du mieux que je pouvais. Je suis faible, j'ai toujours été faible maintenant c'est une évidence. Je gardais tout de même un œil attentif sur Nathan, surveillant ses moindres gestes. Je m’arrêtais à environ dix mètres d'eux, j’étais suffisamment près pour qu'on puisse parler normalement, sans crier. Quand est ce que cet enfer va se terminer ? Et puis la chaleur n'arrange vraiment rien.

«D'accord. Alors, que voulez-vous ?»

Nathan détacha un peu son emprise de Nat. Bon, c'est un bon début on va dire. Où voulait-il en venir en nous demandant ce qu'on voulait ? Moi j'ai déjà ma petite idée de ce que je veux et ça me parait évident, vraiment évident. Je fermais les yeux quelques secondes pour remettre mes idées en place avant de les ouvrir aussitôt. C'est de la pure folie, les gens du Capitole doivent bien rigoler en voyant la scène. Ils doivent s'attendre à ce qu'on se tue tous avec sans froid mais au lieu de ça, on ne fait rien. J'allais lui répondre mais Nat me devança.

" Que James vive."

Mon regard se posa aussitôt sur Nat. Que je vive ? Je ne mérite pas de vivre, stupide comme je suis. C'est elle qui mérite de vivre, elle est encore si jeune... Les jeux m'ont tellement changé, je ne serais plus le garçon heureux de vivre qui s'amuse à faire des blagues toutes les deux minutes pour amuser les gens, ce garçon la à disparu, c'est certain.

"Et toi, tu veux quoi?"

Elle avait pas tord sur ce coup là, qu'est ce qu'il voulait lui ? Il avait une idée derrière la tête j'en suis sure. Ou alors si ça se trouve, il fait ça pour nous forcer à réfléchir et nous attaquer ensuite sans nous y attendre. N'oublions pas qu'il reste un carrière.

« Oui qu'est ce que tu veux ? » Dis-je en imitant Nat. Puis je repris rapidement. « Ce que je voudrais moi, c'est que tu commence par relâcher Nat, pour qu'on puisse parler calmement non ? Je te promets qu'on ne t'attaqueras pas si en retour tu fais pareil. »

C'était complètement fou ce que je lui demandais. Jamais il ne m'écoutera, j'en suis certain car tout ce que je viens de dire est complètement stupide.

«Oui qu'est ce que tu veux ? Ce que je voudrais moi, c'est que tu commence par relâcher Nat, pour qu'on puisse parler calmement non ? Je te promets qu'on ne t'attaqueras pas si en retour tu fais pareil.»

Qu'est-ce que moi je veux ? Je veux que ses jeux n'existent pas. Qu'ils ne soient pas là, qu'ils arrêtent de briser des vies. C'est seulement la première édition, et on peut voir à quel point ça peut faire mal. Si mal.

«Je veux gagner. Retrouver ma famille. Vivre, comme vous tous ici. Mais premièrement, je veux retrouver la fille du 9. Je ne l'aime pas.»

J'avais répondu sur un ton sec. Bien sûr j'avais menti. Je ne voulais pas qu'ils sachent que je voulait sauver Olympe. Je ne voulais pas qu'ils se rendent compte à quel point je suis faible. De toute façon, ça changerai quoi qu'ils le sachent ou non ? Nous sommes dans une arène. Il ne va qu'en rester qu'un, en fait qu'une. Et je me suis fais la promesse que ce serait Olympe.

«D'accord, je la relâche, mais elle doit rester près de moi. Elle doit aussi lancer le reste de ses armes vers l'arrière pour ne pas qu'elle puisse les utiliser contre moi, commençons par prendre des précautions.»

Il faut quand même prendre ses gardes, on ne sait jamais se qu'une petite fille pourrait faire pour survivre. Je remarquai soudain que j'avais arrêter de pleurer. Je me séchai les yeux rapidement avec ma main maintenant valide. Regardant bien que Nat fasse ce que je lui ai demandé. Je ne veux pas qu'il y ai de mauvaises actions. Ils ont beau avoir l'air gentils, c'est free-for-all ici. Mais, ils ont peut-être une bonne idée, qui sait ?

Quelle utopie... Retrouver sa famille, vivre, sortir d'ici. Tout ça ne sont que de beaux rêves qui ne se réaliseront que pour un seul d'entre nous ! Sans moi. Par contre, retrouver la fille du 9, ça c'est dans la limite du possible. J'ai beau me creuser la tête, je ne vois plus qui elle est ? Madame-je-ne-parle-pas ou l'autre ? Non, je n'ai pas une mémoire visuelle ! Et ouais, c'est la vie... Y en a des plus doué que d'autres. M'enfin, je ne me prend pas la tête pour si peu !

La proposition de James que Nath me lâche semble trouver un échos tandis que les paroles du grand brin font effet sur nous deux. Mais je devais me séparer de mes armes... Hum, donc mon poignard ? Nath ne savait pas pour le reste. Mieux vaut une précaution qu'aucune. Je lui fais confiance mais pas trop non plus. Ok, il y a du bon en lui, mais bon... Il a quand même déjà tué ! Enfin, comme moi si je ne l'avais pas raté... A y penser, nous sommes tous dans l'obligation de tuer son prochain. On nous y force scrupuleusement. Après, la seule différence entre nous tous est de prendre - ou non - du plaisir à tuer. Pour ma part, je n'éprouve rien. Enfin, si j'ai eu peur de ce que j'aurais pu faire ! Mais pas de l'acte en lui-même... Suis-je devenue un monstre ? Non... J'espère pas !

"Ok." dis-je en lâchant l'unique poignard que je tiens dans mon poing. "Voilà... Je ne veux tuer personne, ni aujourd'hui, ni demain, ni jamais !" argué-je avec conviction.

Après tout, n'avais-je pas failli tuer le carrière par simple peur ? A la base, James et moi, nous ne lui voulions aucuns maux !

J'avais envie d'en finir avec ses foutus jeux, que ce soit en mourant ou en rentrant chez moi vivant. Je préférais quand même la deuxième option mais je ne peux pas gagner en claquant des doigts malheureusement. J'avais envie de retrouver ma maison, mon District et ses habitants, mon lit, mon frère et serrer mes parents dans mes bras mais ce que je voulais par dessus tout, c'est prendre une douche. Non parce que ça fait trois jours qu'on est dans un désert, à suer à grosses gouttes et on a toujours pas eu l'occasion de se laver... Bon okay, penser à ça maintenant surtout avec Nathan devant moi, c'est complètement débile voir même stupide.

«Je veux gagner. Retrouver ma famille. Vivre, comme vous tous ici. Mais premièrement, je veux retrouver la fille du 9. Je ne l'aime pas.»

La fille du neuf, il ne l'aime pas... Je n'ai aucune idée de qui il s'agit mais sur le coup je m'en foutais un peu. Comment cela se fait-il qu'il ne l'a toujours pas tuer surtout s'il ne l'aime pas ? Je pensais que les carrières étaient du genre à traquer leurs ennemis jusqu'à ce qu'ils les aient tué, mais je me suis sûrement trompé vu que la tribut du neuf vit toujours.

«D'accord, je la relâche, mais elle doit rester près de moi. Elle doit aussi lancer le reste de ses armes vers l'arrière pour ne pas qu'elle puisse les utiliser contre moi, commençons par prendre des précautions.»

Par chance, il avait accepté ma proposition, je me sentais déjà un peu mieux. Je n'aurais pas aimé voir Nathan tuer Nat sous mes yeux, imaginez l'horreur. Je regardais Nat, elle jetait son couteau à terre. La voilà désarmé puisque son couteau se retrouve au sol et la lance que je lui ai passé en échange de son set de couteau se retrouve planté dans le dos du carrière. Il est vachement fort pour réussir à rester debout malgré sa blessure, mais on voit très bien sur son visage qu'il souffre.

"Ok. Voilà... Je ne veux tuer personne, ni aujourd'hui, ni demain, ni jamais !"

Et qu'est ce qu'on fait maintenant ? On s'assoit en tailleur en faisant un cercle et on joue aux cartes ? Non sérieusement, c'est vraiment pas le moment. Je suppose qu'on peut tous se faire confiance et mettre un plan en place pour savoir ce qu'on va faire par la suite, non ? Puis à mon avis, Nathan va vouloir partir à la recherche de la fameuse tribut du District neuf pour pouvoir la tuer et l'empêcher de remporter les jeux. A part s'il nous ment depuis le début... Après tout il reste un carrière, il est très mal en point et se vide se son sang, il ferait tout pour nous faire mourir avec lui. J'eus en énorme doute maintenant. Il essaie sûrement de nous bluffer j'en suis sur. Est ce qu'on peut réellement faire confiance à Nathan Black ? Après tout, je suis certain qu'il a tué en traître les deux autres carrières pour espéré gagner.
Je tachais de capter le regard de Nat. Je venais d'avoir une idée, une brillante idée même mais c'est très risqué. Je ne voulais en aucun cas mettre la vie de mon alliée encore plus en danger. Je resserrais mon couteau dans ma main. Je le fais ou je le fais pas ? Si je le fais c'est maintenant, si je le fais c'est sans réfléchir. Si je le fais, c'est pour continuer d'être un meurtrier. Si je le fais, c'est pour continuer à vivre. Si je le fais, c'est pour sauver Nat, ma petite sœur.
Je fermais les yeux quelques secondes et me pinçais les lèvres. Je le fais. Je suis suffisamment proche de lui pour faire ce que j'ai en tête. Je fixais un point en plein milieu du crâne de Nathan et je lançais mon couteau en direction du point que je me suis fixais c'est à dire, dans son crâne sans penser aux conséquences que tout cela aller causer ou peut être qu'l n'y en aura pas, du moins je l'espère.

« Préparez le coup de canon. » Me murmurais-je.

Moi, j'ai abandonné. Je me suis rendue corps et âme. Je crois Nath. Il dit qu'il ne me fera rien, c'est qu'il ne me fera rien. Suis-je naïve ? Qui sait ?... En même temps, je n'ai pas vraiment le choix ! Soit je rends les armes, soit je me fais tuer ! Donc, le choix s'impose avec une évidence bien frappante.
J'espère qu'il me lâchera. J'espère... Il me lâche au final. Juste derrière moi... A l'affût je pense. Et puis un silence passe...

Et là, James. Un couteau passe à côté de moi avant de se ficher dans Nathan. Je le sais parce que j'entends le bruit caractéristique du coup qui atteint sa cible. Je n'ose pas me retourner. Je n'ose rien. Je reste là, en état de choc et puis d'un coup je fais un bond. Un bond près de James, loin du carrière.
Horrifiée je découvre la scène. Mon dieu, je ne veux pas voir... Je ferme mes yeux très fort et j'attends... J'attends sa mort. Je voudrais me serrer dans les bras de James. Je voudrais qu'il me bouche les oreilles. Je ne voudrais pas avoir vu ce que je viens de voir. Jamais !
Puis voilà... Sa respiration devient de plus en plus faible. Adieu Nathan...

"A bientôt..." je souffle au vent tandis que des larmes roulent sur mes joues aussi silencieuses que ne l'est désormais Nathan. J'entends le BOOM et il me fait sursauter. Bon sang... James l'a tué ?... Je me tourne vers mon frère de cœur. Il est là, silencieux. Je vois ses larmes alors je fais la seule chose qui me vient à l'esprit : je le serre fort dans mes bras.

Ma tête n'arrive qu'à ses épaules, à peine. Mais c'est le geste qui compte. Pas la personne qui le fait. Enfin, c'est ce que je me dis. James doit vivre. James est mon frère. James sera la dernière personne à m'avoir connu... Il doit gagner... Il doit vivre ! Moi ? Je mourrai ! J'irai rejoindre Michou, Jackouille, San, Loki, Nath et tout les autres... Oui, je les rejoindrai ! Et je les reverrai... Au paradis des petits poneys !

Bien sur Nat ! Et ta tête, ça va bien ? Alala... En tout cas, une chose est certaine : je mourrai. Je ne sais pas encore comment, mais je ne gagnerai pas, ça c'est certain !
Bref, nous ne sommes plus que quatre à rester. La fin approche à grands pas de loup !
Pour l'heure, je dois bander mon cou... Je touche doucement l'endroit où la lame a incisé et je constate les dégâts : le sang coulait encore un peu mais ça allait. Bon, fallait régler ça puis partir ! Il nous faut de l'eau !!!

"James ? Tu peux regarder ma blessure s'il te plait ? Et voir à la panser ? Toute seule, euh... Ça risque d'être difficile !" dis-je en rigolant légèrement.

J'avais encore la voix tremblotante et l'absence d'eau ne m'y aidait pas ! On va pouvoir récupérer le sac de Nathan ! Et j'espère qu'il y a de l'eau ! Un peu...

Je n'avais pas rater mon coup. Mon couteau se nicha en plein dans le crâne de Nathan et celui ci tomba au sol. Nat fit un bon vers moi, s'éloignant du carrière. Le plus dur dans tout ça, c'est que Nathan ne meurt pas sur le coup, il est allongé au sol et il pleure, il souffre. Je restais figé face à la scène qui se déroulait sous mes yeux. Nat à coté de moi, est dans le même état. J'aurais aimé la prendre dans mes bras pour la rassurer mais pas moyen de bouger, je suis complètement horrifié. Nathan est ma deuxième victime. J'ai tué deux personnes en à peine trois jours, qui aurait cru ? Mais si je l'ai tué, c'est pour sauvé Nat... Il aurait été capable de la tuer sous mes yeux, et je n'aurais pas supporté. Je restais à regarder le carrières mourir petit à petit dans une atroce souffrance, sa respiration se fait de plus en plus lente. Personne ne mérite de mourir de cette façon, même pas lui. Les jeux ne devraient pas exister. Et dire que les gens du Capitole sont tranquilles en train de nous regarder derrière un écran, à rigoler... Je les déteste.

«  BOOM ! »

Le bruit du coup de canon nous fit tous les deux sursauter. Nathan Black est mort. "Je suis désolé Nathan..." Me murmurais-je. Nous ne sommes plus que quatre maintenant et j'ai qu'une envie, c'est partir loin d'ici. Des larmes roulaient sur mes joues, j'avais envie de pleurer comme un bébé, je n'avais plus envie de continuer, c'est trop dur. Nat se tourna vers moi, elle pleure aussi. Puis elle me prend dans ses bras. Je la serra si fort que je pourrais l'étouffer, j'en suis sur. Heureusement qu'elle est là. Nat, ma petite sœur. Je ferais en sorte qu'elle rentre saine et sauve chez elle, qu'elle retrouve sa vie d'avant, sa famille, son District. Elle mérite de vivre encore très longtemps. Elle est si courageuse pour son âge. Je serais prêt à me sacrifier pour elle, même si la mort me fait peur, je passerais au dessus de ça, pour ma sœur.

"James ? Tu peux regarder ma blessure s'il te plait ? Et voir à la panser ? Toute seule, euh... Ça risque d'être difficile !" Dit-elle en rigolant doucement.

C'est vrai que le carrière l'avait blessé avec une de ses couteaux. Je lui souris avant de regarde la plaie qu'elle avait au niveau du coup. Heureusement, elle n'est pas si profonde que ça et elle saigne presque plus. Il vaut mieux rapidement s'occuper de ça avant que ça s'infecte.

« Oui t'inquiètes pas, ne bouge pas je vais régler ça. » Dis-je d'une voix neutre.

Je pris un de mes couteaux et je sortais mon duvet de mon sac avant d'en couper un morceau. Je regardais s'il était assez grand. Ensuite, je coupais un pan de mon pantalon. Je posais le morceau du duvet sur sa blessure et l'attachais avec le pan de mon pantalon, en faisant attention de ne pas l'étrangler et en prenant soin que le tout était bien attaché.
J'avais la gorge très sèche, c'était presque douloureux. Nat devait être dans le même état que moi, il nous fallait de l'eau au plus vite.

«  Et voilà ma puce, normalement tu devrais être tranquille pour un bout de temps. » Dis-je en lui faisant un grand sourire.

Je m'avançais vers le sac de Nathan, il lui restait un fond d'eau. On allait vraiment pas aller loin, surtout qu'on est deux. Puis l'oasis est vraiment loin d'ici, ça nous prendrait sûrement une journée pour y aller. On sera bien trop affaibli avant d'y arriver, à part si on marche de nuit mais ça ne vaut pas le coup d'attendre que le soleil se couche. Maintenant, on sait qu'il reste la fille du neuf et un autre tribut mais j'ai aucune idée de qui il s'agit. Je sais que Nathan voulait tuer le tribut du neuf, est-elle si dangereuse ?

« Il nous faut retrouver le sac des deux autres carrières, ils doivent forcément avoir de l'eau ! »

Je ne tiens plus à me rappeler. Je voudrais fermer les yeux, et tout oublier. Avoir une sorte de trou dans ma mémoire afin d'oublier tout ça. Tous ces morts, toute cette peine, toute cette douleur. Ce n'est pas nous. En vrai, nous sommes tous des gamins stupides, plaisantins et rieurs. Désormais, nous ne sommes plus qu'à l'état de meurtrier sanguinaire, prêt à tout pour vivre parmi les autres. "L'Homme est un loup pour l'Homme." Où ai-je entendu ça ? Sans aucun doute de la douce voix si connue et si rassurante de ma mère ou de mon père. A croire qu'ils savaient par quel destin funèbre nous allions être englouti. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je suis perdue.

C'est pour dire, ces trois jours passés en ces lieux si étrangers et si dangereux ont balayé avec fracas tous mes souvenirs d'antan. Tout meurt un jour. Tout à une fin... Mais pourquoi cette fin là ? Pourquoi ne pouvions-nous pas vivre en harmonie ? Sans ces districts, sans ce Capitole, sans ces assassins ? Pourquoi ? Pourquoi ?!! POURQUOI ?!! Je voudrais oublier. Devenir amnésique. Mais je ne peux pas. Je voudrais mourir pour oublier. Mais je n'en ai pas le droit. Pas encore. Je sais que James ne voudra jamais me voir morte. Je le sais... Pourtant, je ne vois pas d'autres issues. Lui mort, que deviendrai-je ? Un jouet passé de mains en mains ? Convoité, invité, mis au devant de la scène au grand bonheur de quelques aristocrates avares de sang ? Merci bien ! Plutôt crever dans l'arène, du sable dans la gorge !! Et je ne mâche pas mes mots.

Même si... Revoir une dernière fois ma famille serait pour moi le plus beau des cadeaux. Même si leur tristesse m'afflige déjà. Je les sens confiants. Presque sûr de ma quasi victoire. Ils doivent penser que James ne voudra sans doute pas me tuer. Qu'il se sacrifiera même pour me sauver. Ils n'ont pas tord. Seulement, ils ne savent pas mes desseins. S'ils croient que je vais le laisser se tuer pour moi, ils se mettent le doigt dans l’œil ! Certes, je leur ferai de la peine mais... J'assume.

On se ressaisi tout les deux presque en même temps. Ma blessure nous permet de nous changer les idées. Merci Nathan... Non, ne pas penser à lui ! Surtout que James n'est pas le seul tueur dans l'histoire. J'en suis aussi ! N'est-ce pas moi qui est entamé ses forces en lui plantant la lance de toute mes forces dans son dos ? Alors même qu'il semblait évanoui ? La réponse est connue de tous. Je suis autant la meurtrière de Nath que James ! Je ne mérite donc pas de vivre. Mes mains sont entachées du sang du carrière.
James me noue un morceau de son pantalon après avoir posé sur ma coupure un pan de son duvet. Ça pique un peu, et le contact avec le tissu me tire quelques larmes et des grimaces.

"Et voilà ma puce, normalement tu devrais être tranquille pour un bout de temps." me dit-il en regardant son oeuvre puis en me souriant à pleines dents.

"Puce"... Ça me fait bizarre de l'entendre m’appeler ainsi. Mais ça me fait du bien. Ça me rassure, tout aussi étrange que cela puisse paraitre. Je lui souri à mon tour avant de le remercier. C'est un amour de James !
Ce dernier s'approche du sac de Nathan. Je constate avec quelques secondes de différence que sa gourde est vide. Enfin, pleine de deux trois gouttes donc bon. Vide.
Nous sommes dans la merde. Nous le savons aussi bien l'un que l'autre !
Mais ça, c'est sans compter sur l'idée ingénieuse de mon allié !

"Ah oui, c'est vrai !" m'esclamé-je, idiote de ne pas y avoir pensé. "Mais ça va être compliqué de les trouver non ? Enfin, je veux dire, tu as vu tout ce sable ? S'ils sont morts dans la tempête, leur sac seront enterré..."

Je ne veux pas être défaitiste, mais n'est-ce pas la stricte vérité ? Je regarde la corne d'abondance. Certes, elle n'est pas non plus immense, mais suffisamment pour que nous ne retrouvions jamais ces fichus sacs ! Il nous faudrait un sérieux coup de chance, et ce n'est pas ce que nous avons en notre possession. La chance...

Je me dirige également vers Nathan afin d'aider James à le dépouiller - malgré ma grande envie de ne pas m’approcher du mort et encore moins de le toucher ! -, avant de finalement m'arrêter. Mon cœur se broie dans ma poitrine avec violence et je vomi de la bile ; le peu de nourriture que j'avais encore dans mon petit estomac, rendu avec.
Des larmes amères coulent sur mes joues tandis que je tente de reprendre le contrôle. Bon sang, Nat ! Ce n'est vraiment pas le moment ! Non en effet... Ça n'est pas le moment. Et la chaleur qui se lève autour de nous ne fait qu'empirer mon malaise.

Je commençais déjà à chercher du regard un quelconque sac caché dans le sable. Mais après tout ce qu'il venait de se passer je n'avais pas vraiment la tête à ça, je voulais juste m'asseoir à terre, m'amuser à faire des pâtés de sable et attendre. Attendre que tout se termine. Je n'avais plus la force de faire quoique ce soit. J'ai presque envie d'attendre ma mort. Elle me permettrait de tout oublier. Je dormirais profondément pour toujours sans jamais plus penser, sans jamais penser que j'ai tué deux personnes. Je n'aurais plus ces meurtres sur la conscience. Mais la douleur que j'avais au niveau de la gorge me rappelait qu'il fallait trouver de l'eau au plus vite. En même temps je me dis que c'est bien trop bête d'abandonner maintenant, si près de la victoire. On est encore quatre tributs en jeu et je sais très bien que je devrais encore tuer pour survivre. Mais une chose est sure, c'est que même pour tout l'or du monde, même pour rentrer chez moi et serrer mes parents et mon frère dans mes bras, je ne tuerais jamais Nat. En vrai c'est juste impensable.


"Ah oui, c'est vrai ! Mais ça va être compliqué de les trouver non ? Enfin, je veux dire, tu as vu tout ce sable ? S'ils sont morts dans la tempête, leur sac seront enterré..."

Sur ce coup là, elle avait carrément raison. Je n'y avais pas pensé. Les sacs doivent être enterrés sous le sable. Surtout qu'on a aucune idée d'où ils sont mort. Ce que je veux dire c'est qu'ils peuvent être morts à dix mètres comme à un kilomètre, on en sait rien. Je lâchais un soupir de frustration. Je continuais alors à dépouiller le sac de Nathan et ce qu'il avait sur lui. Il lui restait juste un filet, une lampe de poche mais plus rien en nourriture ni à peine un fond de sa bouteille. Bon on a un avantage, on est en possession de presque toutes les armes. On a deux épées, un katana, une lance, des couteaux. Je pense qu'avec tout ça on devrait s'en sortir. Je ramènerais Nat chez elle. Je me retournais rapidement vers elle pour m'assurer que tout va bien, elle s'approchait de moi, sûrement pour m'aider à vider le sac du carrière. Elle n'avait pas l'air dans son assiette mais en même temps il faut la comprendre. Je me reconcentrais sur ma tâche.
Puis j'entendais un bruit, un bruit pas très rassurant. Je me retournais direct vers ma petite sœur qui venait de rendre le peu de gâteaux qu'elle avait pu manger avant l'attaque. Son visage était mouillé par les larmes. Je m’approchais rapidement d'elle. C'était peut être dû à la fatigue, à la chaleur, au manque d'eau ou même à sa blessure, j'en ai aucune idée mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter.

«  Assis toi. Repose toi un peu. Ça va aller.» Dis-je en la prenant rapidement dans mes bras pour la rassurer.

En fait, la chaleur de ce désert n'arrange rien du tout. Je me dirigeais vers mon sac et j'en sortis le reste de mon paquet de biscuits secs puis je pris la bouteille de Nathan. Il faut qu'elle mange et qu'elle puisse boire un peu si elle veut tenir le coup.

«  Tiens mange un peu, je sais que tu ne dois pas avoir faim mais force toi un peu. Il faut que tu reprennes des forces. Et bois ce qu'il reste de la bouteille, ça te fera du bien. Moi je n'en ai pas besoin. » Dis-je en lui souriant.

Pour une fois mon sourire ne venait pas du cœur. Je n'avais aucune envie de sourire. Je l'ai juste fait pour Nat. Je n'ai pas l'intention de baisser les bras, je trouverais ce foutu sac. Même si je dois passer ma journée à creuser, je le trouverais. Je me levais et je fus pris d'un vertige, m'obligeant à m'asseoir aux cotés de Nat pendant quelques minutes. J'étais pris d'un horrible mal de tête. J'enfilais mon foulard sur mon crâne pour me protéger du soleil, quitte à avoir plus chaud. Je devais sûrement avoir un début d'insolation. On nous a parlé de ça aux entraînements. Leurs conseils ne sont pas si inutiles que ça en fin de compte. Puis j'ordonnais à Nat de faire la même chose.

Je vomi tout ce que j'ai dans mon ventre. Je vomi ma haine comme je vomi ma peur. Ne pas se laisser aller, telle est ma devise à cet instant présent. Vomir me fait plus de mal que de bien, en apparence. A l'intérieur, j'évacue. Je vis... Des bras me prennent et me serrent. Une chaleur autre que celle de l'astre solaire m'enveloppe. James. Sans lui je ne serai pas ici. Je ne serai qu'une toute petite chose misérable sans doute déjà morte à l'heure actuelle. Alors oui, je lui dois tout. Il vivra quand moi je ne serai plus qu'un souvenir? Il rentrera chez lui et il se mariera et il aura des enfants tous heureux qui n'iront jamais dans l'arène parce qu'il n'y en aura pas ! J'aime à l'imaginer vieillir. Comment sera-t-il ?... Je le vois avec une barbe mal rasée, un sourire aux lèvres, et les yeux rieurs malgré les souffrances de son passé. Oui, je le vois heureux et épanouis. Et moi, je me vois morte.

Seulement, je sais que James ne voudra jamais me tuer. Il ne lèvera pas son épée contre moi... Non, je commence à le connaitre. Il ne fera rien qui puisse me blesser alors, me tuer ? Jamais. Là est le problème.
Tandis que j'envisage quelques possibilités de mettre fin à mes jours une fois tout les deux, James me propose de l'eau et de la nourriture. Il m'offre la fin de la bouteille... Je reste un instant interdite, mais j'ai si soif... Je prends la bouteille et la débouche avant de boire le précieux contenu avec avidité. J'en laisse un peu. Il est hors de question que James n'en ai pas ! Et le fait même qu'il semble avoir un étourdissement me le confirme. Lui aussi est dans le même état que moi... Il nous faut de l'eau ! Il nous en faut AB-SO-LU-MENT.

Et puis, son sourire n'en était pas un. C'est dingue ! En à peine trois jours, je le connais sur la plupart de tout les aspects. Ses moindres mimiques, le ton employé, son regard, tout me permet de savoir ce qu'il pense. Il ne sourit pas. On est dans le pétrin et il le reconnait avec autant de sagesse que je ne le reconnais ! Je mange un bout mais rien que l'odeur me donne la nausée. Je n'ai pas faim.

"Nan, ça ira merci." dis-je en esquissant l'ombre d'un sourire. Je lui suis réellement redevable, s'il le savait. "Tiens." ajouté-je en tendant le fond d'eau qu'il restait dans la bouteille. "Toi aussi tu dois boire !"

Mon ton n'est pas négociable. Il boit, point barre ! Lui il doit vivre. Mais il doit croire que je le veux également. Il ne doit se douter de rien, jusqu'à ce que... L'heure soit venue.
C'est peut être méprisable mais c'est ainsi. Je ne me fixe qu'un seul et unique objectif : rendre James à son district et à sa famille. Le reste n'a plus aucune importance. Je n'ai que treize ans, je ne suis qu'une gamine aux yeux du Capitole et aux yeux de mes parents mais, les Hunger Games m'auront fait grandir de plusieurs années en peu de temps. Je suis devenue mature, je sais ce que je veux. Et d'autant plus ce que je ne veux pas.

Je copie le geste de James et met mon keffieh sur la tête, me la protégeant ainsi des chauds et brulants rayons du soleil. Soleil artificiel je dirais... Puisque tout l'arène n'est qu'un plateau de jeu à échelle humaine. Oh oui, ils doivent bien s'amuser ceux qui tirent les ficelles ! Je me demande bien ce qu'ils sont en train de nous concocter... Le final approchant, je me doute qu'ils vont faire en sorte qu'on se rejoigne tous. Maintenant, la question est où ? Et de quelle façon ? S'il le faut, je protégerai James mais après il se retrouverai seul contre deux... Et ça, c'est ce qui me fait le plus peur. Nous ne savons pas quelles armes elles ont en leur possession, et encore moins quelles sont leur force !

"Je sais qu'on devrait chercher ces foutus sacs... Mais euh, je ne tiens pas à perdre mon temps à creuser pour rien. Attendons la nuit." je commence d'une petite voix en me levant doucement. "Viens, allons à l'ombre."

Je me dis que les marionnettistes voudront récupérer Nathan... Alors il nous faut nous éloigner, non ? Je récupère mon sac ainsi que les affaires de Nathan. J'espère qu'il se chargera du reste - les armes... Parce que personnellement, je ne tiens plus à m'approcher du tribut. Je ne tiens pas à vomir une seconde fois même si étrangement cela me fait du bien.

Une fois à l'ombre d'un des murs de la cornes, je m'assis. J'attends que James me rejoigne avant de m'éclaircir la voix :

"Dis-moi, tu veux bien..." J'hésite à continuer. Et s'il le prend mal ? Et si se souvenir est trop douloureux ? Mais je continue tout de même mais d'une toute petite voix... "...Me raconter comment c'était dans ton district ?"

Voilà, la bombe est lancée... Va t-elle exploser ?

C'est le grand final ! Les bords de l'arène s'enfoncent dans le néant. Si vous ne désirez pas sombrer dans un vide sans fin, vous avez tout intérêt à rejoindre la Corne qui, sur un rayon de 15 mètres, sera la seule partie de l'arène encore entière. Tout le reste disparaîtra. Un grondement sonore résonne au loin, prévenant les tributs qu'un évènement se produit.

Tout est encore possible. Rien n'est perdu. Offrez-nous du spectacle, et achevez cette première édition des Hunger Games ! Puisse le sort vous être favorable !

Nat se mit à manger un bout de son gâteau et à boire un peu d'eau. J'avais un peu peur d'être obligé de la forcer à faire tout ça, elle est tellement têtue qu'elle aurait pu refuser. Mais c'est son coté têtu qui la rend encore plus adorable et attachante. En rentrant dans cette arène, je n'aurais jamais pensé faire ce genre de rencontre et je pense que Nat est la seule chose positive des jeux car sans les jeux, je n'aurais jamais eu de petite sœur. Heureusement qu'elle est la en fait. En plus, on se soutient mutuellement, je pense que c'est en partie grâce à ça que je continue de me battre, que je ne baisse pas les bras et ne me laisse pas mourir en plein milieu de ce désert, car si je fais tout ça c'est pour elle.


"Nan, ça ira merci. Tiens. Toi aussi tu dois boire !"

Son autorité me fit rire. Je la regardais avec un doux sourire avant de prendre la bouteille et de finir les trois gouttes qui restaient dans le fond. En réalité, je suis assoiffée et je ne vous cache pas que le fait qu'elle m'ait obligé de boire le reste de la bouteille m'arrange un peu même si je sais que c'est loin d'être suffisant. De toute manière comme nous sommes plus que quatre, les jeux vont se terminer dans la journée, dans la nuit ou demain cela dépendra des juges, s'ils veulent faire durer le suspens ou pas. Personnellement, je prie pour tout se termine aujourd'hui. Je ne veux pas passer une journée de plus dans ce foutu désert ou on meurt de chaud.

"Je sais qu'on devrait chercher ces foutus sacs... Mais euh, je ne tiens pas à perdre mon temps à creuser pour rien. Attendons la nuit.Viens, allons à l'ombre."

Elle avait raison, je me levais tout doucement, de peur d'avoir à nouveau un vertige puis je suivais la petite Nat qui, au passage, prenait ses affaires et le sac de Nat avec hésitation. Je compris tout de suite qu'elle ne voulait pas rester à coté du corps plus longtemps. Je pris donc les armes et tout ce qui pouvait traîner autour du cadavre de Nathan et je rejoignis ma petite sœur à l'ombre. Mais je préférais rester debout, en cas d'attaque, vaut mieux être trop prudent que pas assez.

"Dis-moi, tu veux bien... Me raconter comment c'était dans ton district ?"


Je la regardais avec surprise, je ne m'attendais pas du tout à ça. Mais en réalité ça ne me dérangerait pas du tout de lui parler de tout cela. J'ai bau habiter dans le District le plus pauvre de Panem, au fond, j'adore y vivre et j'adore ma famille, mes parents ont toujours tout fait pour que mon frère et moi, on ait une vie heureuse malgré les conditions dans lesquelles on vit qui sont loin d’être favorable. C'est tout ce que je lui racontais, elle m'écoutait avec beaucoup d'attention et en retour, elle me racontait sa vie d'avant, son District. C'était vraiment agréable. Mais en racontant tout cela, je ne pus m'empêcher de marcher, de tourner en rond, de bouger quand d'un coup ma pied heurta quelque chose dans le sable. Je lançais un regard étonné à mon allié puis je déterrais l'objet ou plutôt le sac. Un sourire vainqueur s'afficha sur mon visage, on venait de trouver le sac que l'on cherchait.

«  Regarde moi ça, le sac était juste à coté de nous ! » Dis-je avec joie. « Oh pour les armes, garde la lance et ton couteau, moi je garde mon épée et mes deux couteaux, d'accord ? » enchaînais-je.

J'enterrais le reste des armes dans le sable pour que les deux autres tributs ne tombent pas dessus puis on l'ouvrit ensemble sans plus attendre. Le sac avait encore pleins de gâteaux mais surtout, il y avait de l'eau. J'avais limite des étoiles pleins les yeux. Mais notre moment de joie fut vite interrompu par une sorte de grondement qui résonnait dans toute l'arène et qui me glaçait le sang. Qu'est ce que les juges nous on préparait encore ?

Rp TERMINE