La nuit avait été horrible, oh oui ce n'est rien de le dire. Une fois la tempête passée, je n'osais pas sortir le bout de mon nez de sous la bâche, de peur de me prendre je ne sais quel piège. Oui c'est sans doute stupide ce que je dis là, mais cette bâche faisait comme une carapace, on se sentait un petit peu protégé. Quand l'hymne de Panem à raisonné j'ai quand même voulu jeter un coup d'oeil. Avec cette tempête de sable je n'ai entendu aucun canon, mais rien ne me dit qu'il n'y a pas eu de mort. Et c'est alors que je vois. District 4. Loki est mort. Mon coeur se serre quand je pense que je n'aurais plus l'occasion de le voir... Plus jamais. Quand je pense que ces yeux bleus ont disparu à tous jamais. Et quand je pense que je le rejoindrait certainement bientôt. Lorsque les visages ont fini d'apparaître je fais un rapide calcul au vu des jours précédents. 6. Nous ne sommes plus que 6... Et il ne fait nul doute que la finale approchera très bientôt. Qui sont ceux qui reste? Nathan, l'autre carrière, la petite et le blondinet. Oh mon Dieu c'est horrible... Cela signifie que... L'on va devoir se battre ou mourir. Mon seul réconfort est de savoir Nathan encore en vie. Mais pour combien de temps?
De toute la nuit je ne peux retirer cette pensée de ma tête. Quand je regarde Charlie à mon côté, les larmes me monte aux yeux. Demain il n'y aura plus qu'un seul survivant. Et ce ne sera certainement pas moi. Je ne suis même pas armée, vous voulez que je me batte avec quoi? Mes mains. Prise d'une soudaine crise d'angoisse je me lève pour aller paniquer plus loin et laisser ma compagne dormir en paix. Je me fait force pour me calmer mais avec tout ce qui me passe dans la tête, je vous assure que ce n'est pas pratique. Après dix bonne minutes, bien que mon cœur continue de battre la chamade, j'ai retrouvé une respiration correcte et je regarde autour de moi. Des palmiers. Ca ne va pas nous être très utile tout ça. Je caresse l'écorce du bout du doigt, savourant cette sensation. Des cactus. Ouais c'est piquant et alors? C'est pas ça qui tuera un homme. Et avant d'extirper une épine, on est sur de ce piquer 30 000 fois avant. Des cailloux. Bah c'est mieux que rien, on peut toujours constituer une petite réserve au cas où. J'en prends quelques uns que je mets dans mon sac, faisant tout de même attention à ne pas trop l’alourdir. Puis je me rends compte que ce que je fais est totalement débile. Je n'ai aucune chance, avec des cailloux en plus? Tu deviens totalement folle ma pauvre. Je soupire et me rallonge mais ne trouve pas le sommeil. Alors je me relève et fais quelque chose pour m'activer. Tout d'abord je rempli ma gourde avec de l'eau du lac, délicatement au cas ou. Puis je m'approche du palmier le plus proche. J'arrache à l'aide de mon couteau de poche et de mes mains l'écorce qui est facilement maniable avec tous ces petits fils. Je me sens soudain comme au district 8 dans l'usine où tard la nuit je tressais des vêtement. Alors qu'est ce que je fais maintenant? Je tresse.
Lorsque je me réveille enfin après avoir passé la nuit à tresser des petites breloques pour me calmer, je vois que Charlie est déjà réveillée en face de moi. Je lâche un petit sourire triste avant de me lever. Je la rejoins doucement et regarde à son côté le soleil qui finit de se lever. Je ne lui demande pas si elle a bien dormi, quelle question sotte. Comment peut on bien dormir dans cette arène?
Soudain un bruit sourd se fait entendre et fait se dresser tous les poils de mon dos et de mon bras. Il semble venir de partout, il est partout, il nous entoure. Un piège? Sans aucun doute. Une autre tempête de sable? Ca n'a pas la même sonorité. C'est alors qu'au loin, aux horizons du désert, ce que je vois fait arrêter mon coeur. Tout tombe dans... je ne sais quoi. Pire qu'un tremblement de terre, c'est carrément un affaissement. Toute l'arène tombe dans le néant. Tout d'abord figée, je prends mon courage à deux mains et attrape Charlie pour la forcer à se lever. Ni une ni deux nous prenons nos sacs et je regroupe rapidement mes affaires. J'ai les mains qui tremblent mais qu'importe. Puis j'attrape sa main pour que nous nous échappions dans la même direction. Je sais qu'elle a un sens de l'orientation plutôt nulle, et je ne sais pas si elle a récupéré ces esprits. Je m'en fiche qu'elle n'apprécie pas ce geste, mais disons qu'en plus d'être un geste salvateur, c'est aussi une source de réconfort. Nous sommes deux dans cette merde, autant se soutenir. Alors je me mets à courir en direction du seul endroit où tout ne s'écroule pas. Je sais où cela nous conduira. Aux deux autres tributs pour la grande finale. Mais c'est soit ça, soit nous mourrons dans une chute sans fin. Quel est le mieux? A débattre je crois.