SwanKae

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Je venais de m'arrêter, à côté d'un îlot. J'ai regarder vite-fait dans mon sac, j'ai de l'eau de la nourriture, et autres. C'est parfait. En plus de mes deux Saïs, j'ai peut-être une chance de survivre. Maintenant, il faut que je trouve Ace. Je me levai donc et entrai dans l'eau pronfonde. Déjà, mes pieds me faisaient souffrir, maintenant, s'est mon corps entier qui souffre. Assume Swan, tu a les jambes molles. Après quelques minutes de nage, en essayant tant bien que mal de garder mon sac hors de l'eau, j'entendis des clapotis au loin. Je me cachai donc dans des roseaux pour ne pas me faire repérer. J'espérais tellement que ce soit Ace. Je déguerpie donc en direction opposée et pour mieux repérer qui c'était, mais fonçai brutalement dans quelqu'un, je ne savais pas ce que je faisais, le stress et l'envie de ne pas mourrir était tellement forte.. Mais j'étais tellement nulle ! Même pas quelques minutes que j'étais entrée dans l'arène que j'allais me faire tuer bêtement parce que je ne regarde pas où je vais. Mais, la chance est de mon côté aujourd'hui. Je venais d'ouvrir les yeux pour découvrir enfin que la personne dans qui j'avais foncé était Ace. Que Dieu soit loué !

«Ace, oh mon dieu, j'ai eu vraiment peur que ce soit quelqu'un d'autres, je suis désolée..»

Je pris une grande inspiration et me levai. Mes mains commençaient à trembler. Ce n'était pas bon signe.

«Je suis tellement heureuse que tu sois toujours en vie !»

Je nageais depuis une bonne dizaine de minutes en prenant soins de garder mon sac le plus hors de l'eau possible. Je commençais cependant à fatiguer dangereusement, et je choisis donc de faire une halte à la première parcelle de terre qui me tombait sous la main. Je pris le temps de faire une pause digne de ce nom. Personne n'était en vue pour le moment. Je savais que j'allais devoir bouger un jour, mais là, c'était juste impossible. Je n'étais pas née dans l'eau, comme ceux du district quatre moi ! Je ne me sentais d'ailleurs pas très à l'aise rien qu'à l'idée qu'un poisson humain puisse se balader parmi les tributs. J'essayais d'ailleurs vainement de visualiser sa tête durant plusieurs longues secondes avant de me ressaisir.

Je jetais mon sac à terre pour en vérifier le contenu. Une certaine appréhension avait déjà envahi tout mon corps. J'avais peur de n'y retrouver que des choses inutiles, dans la mesure où il me paraissait un peu léger sur les épaules. Une gourde, du poulet, une bâche et du fil de nylon, ça débutait positivement. Ce n'était qu'après avoir découvert un biscuit et une fourchette aux bouts tordus que ma mine commença à se décomposer. Ce fut définitivement le pompon lorsque je sortis un tube de rouge à lèvres du lot. Je fis un doigt d'honneur dans le vide, brandissant la chose vers le ciel, comme si le Capitole tout en entier pouvait m'observer. Parce que oui, il leur était destiné, ce doigt d'honneur. Je rangeais finalement le tout dans mon paquetage et décidais de reprendre ma route.

Je m'avançais dans l'eau, mon sac sur les épaules. J'avais soigneusement emballé l'ensemble de mes affaires dans la bâche fournie avant de ranger le tout. Aucun risque (ou très peu de risque, du moins) que l'eau ne vienne rendre inutilisable certains des produits récupérés donc, surtout les allumettes en fait. Je préférais prévenir que guérir et mieux valait être paranoïaque et en vie, que laxiste et morte. Mais alors que je m'apprêtais à commencer ma nage en sautant dans les tréfonds et que l'eau m'arrivait déjà à la taille, quelqu'un me percuta par l'arrière. Je ne m'attendais pas à rencontrer une personne si tôt dans le jeu. Je me retournais vivement et me trouvais finalement face à face avec une tête qui m'était familière.

Sa voix ne fit que conforter cette idée. Swan Kae. Elle semblait particulièrement paniquée, autant au ton qu'aux mouvements. Moi qui la croyais dotée d'un sang froid relativement costaud, je tombais de haut en la voyant se mettre à trembler des mains. J'aurais presque pu dire que c'était pathétique de sa part, si je ne m'étais pas un poil attachée à cette petite chose fragile. Ouais, elle avait eu le mérite d'attiser ma curiosité avant l'ouverture de l'arène. Rien que cette action lui avait permis de se faire une place de choix dans mon estime, même si là, elle était plutôt pitoyable. Apparemment, elle était contente que je sois en vie. Je haussais un sourcil dubitatif, mais finis par le faire disparaître au profit d'un sourire plus radieux que jamais. Ce sourire, aussi factice fut-il, se voulait rassurant. En vérité, j'étais une personne très peu souriante de nature. Seulement, les sourires permettaient d'ouvrir bien des portes, alors j'offrais constamment des sourires "fabriqués" sur commande aux gens. C'était loin d'être personnel, juste que je ne pouvais pas être réellement joyeuse en de telles circonstances.

« Moi aussi, je suis contente de te retrouver. » J'attrapais finalement ses mains pour tenter d'arrêter ses tremblements. « Tout va bien maintenant... » Exact. Tout allait bien maintenant. Mais si elle continuait à paniquer de la sorte, elle ne ferait que nous attirer des ennuis pour la suite. « Ferme les yeux et respire un grand coup. Il faut que tu reprennes tes esprits Swan. » Je marquais une brève pause. « Une fois que tu seras un peu plus calme, nous reprendrons la route ensembles, d'accord ? »

SwanKae

«Ferme les yeux et respire un grand coup. Il faut que tu reprennes tes esprits Swan..... Une fois que tu seras un peu plus calme, nous reprendrons la route ensembles, d'accord ?»

Non je ne tremblais pas parce que j'étais stressée ou parce que j'avais peur, non. C'était bien plus pire que ça. C'était quelque chose que je ne pouvais pas contrôler. Quelque chose qui allait me faire peur le restant du temps dans l'arène. Quelque chose que j'aurais de besoin tout de suite.

«Ace, je ne tremble pas de peur.. Je tremble parce que je suis en manque, j'ai besoin de ma dose. C'est rendu une routine. J'ai besoin de choses qui peuvent me faire planer. À chaque jours, quotidiennement. C'est rendu un besoin, une dépendance. Je tremble... Déjà, c'est mauvais signe, nous sommes dans l'arène que depuis quelques heures..»

Ace essayait de me calmer. Quand même avec tout ce qui s'est passé, nous sommes rendues très proches elle et moi. Bien sûr rien de sérieux. Mais quand même, nous avons un lien étroit. En finissant de me calmer, mais en ne réussissant tout de même pas, nous décidâmes ensembles qu'il était temps de partir. Nous prirent la direction du sud. J'avais remarqué au loin des étendues d'eaux, le sommet de quelques arbres défraichis, peut-être pourront nous trouver quelque chose labàs.

«Merci Ace, d'être avec moi. Je n'aurais pas pu trouver mieux que toi dans cet endroit de solitude.»

J'avais probablement l'air casse-pied, mais bon, je pensais vraiment ce que je disais. J'avais peur dans cette arène maudite. Elle me fait un effet dévastateur, c'est horrible.

La drogue. J'aurais dû m'en douter en fait. Ça ne m'étonnait même pas bizarrement, signe que j'avais été bien crédule pour croire que c'était de la peur. Pourtant j'avais correctement distinguer la peur dans son regard, un peu plus tôt. J'étais probablement allée trop vite en conclusions. Comment j'avais pu me tromper ? Je me notais à moi-même intérieurement qu'il faudrait que je fasse une remise à niveau avec mes sœurs... Une fois sortie. Si je sortais un jour. Et là, je me demandais vraiment pourquoi je me trimballais un boulet pareil. Une droguée. Bonne question. A vrai dire, je l'appréciais cette petite. Elle me rappelait moi à un stade moins avancé. Puis, en ces lieux maudits, mieux valait avoir des alliés plutôt que des ennemis, avouons-le.

Blah blah. On s'égarait soudainement en niaiseries pures et dures. Je me contentais de sourire poliment à sa dernière phrase, pendant que nous continuions d'avancer vers le Sud. Mais trop de nage tuait la nage. Et moi, beh mes bras et mes jambes étaient réduits en miettes. Surtout lorsqu'on se trimballait dix kilogrammes sur le dos (ouais bon, j'exagérais peut-être légèrement). « Nous devrions faire une pause pour mettre les choses au point et surtout pour nous reposer un instant. On ne tiendra pas longtemps si on se crève dès le début du jeu. » Et sans attendre la réponse de ma voisine, je m'arrêtais sur l'îlot le plus proche, m'asseyant sur le pan de sable tout en reprenant mon souffle. Je vis la blonde me rejoindre assez rapidement.

La plupart des tributs étaient partis de l'autre côté, vers la jungle. Nous n'avions que très peu de chances de tomber sur quelqu'un, je supposais donc. Si ce n'était peut-être le tribut du quatre, véritable poisson dans l'eau... J'essayais en vain de me remémorer la tête du tribut du quatre. En vain. Une fille il me semblait. C'était à peu près tout ce dont je me rappelais. Un silence apaisant s'était installé l'instant de quelques brèves minutes. « Lorsque je suis partie de la Corne, la plupart des tributs se dirigeaient vers la jungle, probablement par peur du tribut du district quatre. » Je commençais calmement à exposer ma théorie. Mon souffle se faisait plus régulier et normal au fil des secondes. « Sa tête ne me revient absolument pas en mémoire en fait, donc je n'ai aucune idée de ce qu'il ou elle peut faire. » Je continuais posément, toujours de ma voix monocorde et claire. « Mais mis à part le gars du un et celui du deux, personne ne m'avait semblé particulièrement dangereux lors des entraînements. »

Nous allions bientôt pouvoir repartir, ma fatigue s'envolant peu à peu et assez rapidement. Je remerciais intérieurement mes sœurs de m'avoir fait courir à travers les bois quand j'étais gosse. Au moins mon endurance n'était pas au point mort. « Avant de repartir, j'aimerais savoir ce que tu as réussi à ramasser à la Corne, histoire de faire un peu l'inventaire de ce qu'on possède et de rationner un peu le tout. Évitons les gaspillages inutiles. » Je décrochais mon dé doré de la boucle qui ornait mon oreille et le faisait valser entre mes doigts. Ça m’apaisait. Je n'avais pas eu l'occasion de m'en remettre au hasard dernièrement... Si j'avais tardé à la Corne, on m'aurait tout simplement tuée. Mais maintenant, j'allais faire confiance à ma chance. Et à ma bonne étoile. Si j'en possédais une. Haha.

Spoiler:

Après un peu de repos bien mérité, Ayleen avait repris sa route, son sac toujours coincé sur son ventre. Elle nageait sans trop se fatiguer, s'arrêtant sur la berge de temps à autre pour faire une pause. Les petites dunes de sable qui sortaient de l'eau étaient idéales pour ce genre de choses, elle était un être humain normalement constitué et elle savait qu'elle n'aurait pas pu tenir le coup sans ces petites haltes nécessaires pour la conservation de l'énergie qu'elle possédait. Nager lui permettait aussi de retrouver un semblant de sérénité. Il était difficile pour la petite fille de réaliser pour de bon où elle se trouvait. Elle allait se battre pour sa survie alors qu'elle n'avait que douze ans, elle n'était pas préparée à ce genre de choses. Qui plus était, elle avait toujours eu une vie assez simple. Ses parents avaient tenté de préserver son innocence en la mettant à l'abri des coups durs de la vie. Elle n'avait pas connu la misère et la faim contrairement à beaucoup d'autres gens. Ses parents n'étaient pourtant pas plus riches que d'autres, mais ils prenaient toujours un soin tout particulier à mettre les petits plats dans les grands afin que leurs enfants aient l'impression que tout allait toujours bien. Pour des gamines qui ne demandaient que peu de choses, c'était totalement suffisant et Ayleen n'avait pas cherché plus loin que le bonheur qu'on lui offrait sur un plateau même si celui-ci n'était pas en argent. Mais maintenant, elle était confrontée à une difficulté de taille et elle ne savait pas du tout comment s'en sortir.

C'est en nageant que la petite fille aperçut deux autres tributs au loin. Elle hésita à aller les rejoindre. Certes, l'îlot sur lequel elles se trouvaient lui permettrait de faire une pause, mais elle était assez bonne nageuse et elle n'était pas obligée de faire cette pause, sa survie n'en dépendait pas. Sauf qu'elle savait pertinemment qu'elle ne survivrait pas toute seule, elle était trop jeune, trop inexpérimentée pour tenir la distance. Mais qui accepterait de l'avoir à ses côtés ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Avec un peu de chance, elle tomberait sur autre choses que ces monstres sanguinaires des districts un et deux qui n'hésitaient pas à ôter la vie dès qu'ils le pouvaient. Après mûre réflexion, Ayleen décida de se lancer, elle n'avait rien à perdre, sa vie ne tenait plus qu'à un fil, si elle pouvait trouver un tout petit peu de compagnie pour les jours qui lui restaient ça ne pourrait que lui être bénéfique. La petite fille nagea donc vers les deux personnes qui s’avérèrent être des filles. Ça la rassura légèrement, elle avait moins de chance d'avoir à faire à quelqu'un de totalement inhumain, c'était déjà un bon point. Toutefois, elle resta à bonne distance des deux demoiselles, toujours dans l'eau. Après tout, c'était son élément et sa meilleure chance de s'en sortir si jamais les deux tributs n'étaient pas si amicales que ça.

« Excusez-moi ? Je peux venir avec vous ? » Demanda-t-elle d'une voix tremblante, parlant assez fort pour être sûre d'être entendue. « Ne... Ne me faites pas de mal. »

Elle n'imaginait pas les attendrir, mais elle était vraiment déboussolée et elle savait que sans aide, elle ne passerait pas plus de deux jours. D'accord, cette arène était faite pour elle, mais son âge et son inexpérience restait son plus gros handicap, avec les deux grandes à ses côtés, ses chances de survie augmentait considérablement. Et avec un peu de chance, elle pourrait les remercier en leur apprenant quelques trucs de son district. Mais pour cela, elles devaient la garder en vie.

SwanKae

Moi et Ace nagiâmes depuis plusieurs minutes et mes bras et mes jambes souffraient énormément. Il me fallait une petite pause petit soit-elle. C'était lorsque je m'étais décidée à demander pause que Ace me devança.

«Nous devrions faire une pause pour mettre les choses au point et surtout pour nous reposer un instant. On ne tiendra pas longtemps si on se crève dès le début du jeu.»

J'y avais pensé. Justement, c'est ce que j'allais dire.. D'un hochement de tête, je lui fis comprendre que j'étais d'accord. Nous nous arrêrèrent donc sur une bute de sable. Je disposai ensuite mes affaires provenant de mon sac. J'avais mes deux Saï, un sac de couchage, espérant qu'il me serve réellement à quelque chose. Douze pastilles purificatrice (Yeah!), deux muffins au chocolat. J'en bouffai un rapidement, peut-être que ma grande faim est un des facteurs de mes tremblements.. on sait jamais. J'ai aussi une lampe torche, quoi de mieux pour se faire prendre par Edgar le sanguinaire. J'ai aussi une montre à gousset. Je regarde l'heure,

«Oh Putain, il est 1 heure. Ça fait près de deux ou trois heures qu'on nage..»

Étant encore surprise, je continuai mon inventaire. Finalement, j'ai un fil de Nilon grand d'environ 1 mètre et demi, quatre cuisses de poulet et finalement non le moindre, mais bien sûr le plus important, LE CHAUFFE-PLAT.

C'est en voyant ce gros morceau de métal que je commençai à jubiler. En voyant les morceaux de poulet crus, je pensais mourrir. Parce que du poulet cru, ça ne se mange pas, il faut le faire cuire, et cuire est égal à faire un feu et faire un feu est égal à se faire prendre. Se faire prendre veut dire mourir. Donc, avoir une chauffe plat était exceptionnel ici. Après avoir fait l'inventaire, Ace prit la parole;

«Lorsque je suis partie de la Corne, la plupart des tributs se dirigeaient vers la jungle, probablement par peur du tribut du district quatre. Sa tête ne me revient absolument pas en mémoire en fait, donc je n'ai aucune idée de ce qu'il ou elle peut faire. Mais mis à part le gars du un et celui du deux, personne ne m'avait semblé particulièrement dangereux lors des entraînements.»

Sa théorie était exacte. Personne sauf les un, deux et quatres ne semblaient dangereux. Tout comme l'année dernière. Loki, le garçon du 4, San, le garçon du 2 et Nathan *chills* le garçon du 1, étaient les plus féroces. Les seuls qui semblaient capable de gagner. Mais ******* a réussi à gagner quand même. Donc j'imagine que nous avons nos chances si les carrière se font écraser comme l'an passé. Sur ce, je remarquai du rouge à lèvre dans son inventaire.

«Je pense que tu n'aura pas de besoin de ça, fis-je en prenant l'outil rouge, de toute façon tout dans le ciel est indiqué qu'il était pour moi.»

Je me passa le rouge à lèvre sur les lèvres avec petite aisance et me retournai une seconde fois vers Ace. Je la regardai avec mes yeux bleus. J'avais peur et elle le savait. J'étais contente qu'elle soit là avec moi. Elle est plus forte que moi, ça se voit. Elle en a des années d'expérience dans le domaine. Elle, elle n'a pas eu besoin d'un support constant comme moi. Puis, de plus, ça me fait réaliser que je n'ai pas besoin de la vie que j'ai. Que j'aurais tellement pu vivre ma vie autrement. Pourquoi aurai-je besoin d'une source toxique pour survivre? Elle ne fait que me détruire l'intérieur. Dans le fond, c'est Dieu qui m'a envoyé ici. Pour me guérir. Comme un peu une cure de désintoxiquation ? Non je ne pense pas que dieu ai autant de bonté. Si il m'aurait simplement remarquée devant ses milliers de fidèles, il m'aurait déjà fait brûler sur le bûcher.

Je voulais lui dire, à Ace. Je voulais.

«Je...»

Je le regardais avec idiotie. Je me trouvais tellement ringarde ! Surtout dans cet accoutrement.

«Je..»

J'aurais tellement voulu lui dire ! Mais quelque chose prit à toutes les deux notre attention. Quelqu'un arrivait vers nous. Quelqu'un à la nage. Cette personne nageait très rapidement. TRÈS TRÈS rapidement. Ce ne pouvais être autre que la fille du 4. Personne.

Finalement, elle arriva assez près pour que nous la discernions mais pas assez pour qu'on puisse l'attaquer. De toute façon il n'aurait fallu que quelques secondes et elle se serait déjà enfuit.

«Excusez-moi ? Je peux venir avec vous ?»

Avec nous ? Pourquoi veut-elle être avec nous? Comme Ace l'a dit, c'est une menace. Je ne comprend pas pourquoi elle veut deux ignorantes comme alliées.

«Ne... Ne me faites pas de mal.»

Sa voit tremblait. Elle semblait avoir peur. D'un côté j'avais pitié pour elle et d'un autre non. Elle pouvait être très dangereuse et ceci pourrait très bien être un piège. Mais elle a l'air sincère.. finalement.. peut-être que la fille du quatre n'est pas une si grande menace que ça. Mais je voulais laisser Ace s'exprimer. Je la regardait donc, attendant sa réponse. De toute façon, c'est un peu elle la "cheffe" de notre alliance.

Swan commença à me sortir tout son attirail. Je passais en revue les objets. Mes yeux scrutaient et observaient calmement. Méthodiquement. Elle avait des armes. Bien parce qu'avec une fourchette, je n'étais décidément pas vouée à aller loin. Je déballais à mon tour mes affaires, et sans surprise, elle piqua le rouge à lèvres que j'avais dans le tas. Je levais vite fait les yeux au ciel, signe d'exaspération, et redevint un peu plus sérieuse. « Heureusement que tu as réussi à avoir des armes... Tout ce que j'ai réussi à obtenir, c'est ça. » Dis-je tout en saisissant la fourchette pour la lui montrer. Finalement je commençais à remballer l'ensemble soigneusement dans la bâche imperméable, puis dans le sac. Nous devions partir bientôt. Mais qu'importait la situation, je continuais de sourire, paraissant toujours des plus sereines en ces temps de crise. Si je cédais à la panique, mon alliée allait faire de même j'avais l'impression. Comme s'il était de mon devoir de la... Protéger ?

En fait j'avais raison un peu plus tôt. Je le voyais dans ces yeux maintenant qu'elle me faisait face. La peur la tétanisait presque. Si on se retrouvait en face d'un autre tribut, surtout les garçons du un et du deux, je ne donnais pas cher de notre peau. Je continuais à sourire de manière chaleureuse et rassurante. Mon dé zigzaguait toujours entre mes doigts. J'attendais que quelque chose se passe... Et puis, Swan commença à bégayer pour une raison qui m'échappait totalement. Peut-être cette peur. Peut-être pas. Elle qui était pourtant si sûre sous sa dose régulière. C'était à peine si je la reconnaissais. Peut-être qu'au final, ce jeu allait la délivrer de cette prison. Le cercle infernal de la drogue. Pauvre petite chose fragile.

Finalement, quelque chose interrompit ce moment mielleux de regards profonds et de déclarations enflammées (ou pas). Ou devrais-je dire quelqu'un. Oui, quelqu'un arrivait près de nous. J'attrapais par réflexe un des saïs qui trainaient encore là avant de découvrir une tête féminine qui dépassait de l'eau. Elle était trop loin pour qu'on l'attaque et juste assez près pour parler. Et apparemment, elle voulait se poser dans le coin. Elle ne m'avait pas l'air très dangereuse, mais étant donné la vitesse à laquelle elle était remontée jusqu'à nous, elle ne pouvait être que le tribut du district quatre. Malgré ma méfiance certaine, je gardais un sourire accueillant aux lèvres. Je ne laissais transparaitre aucune trace d'hostilité. Swan m'observait. Signe qu'elle attendait que je parle à sa place. Super. Maintenant c'était moi qui devait prendre les décisions... Décidément. Mais la dernière phrase que nous sortit la demoiselle plongée dans l'eau me fit baisser le saï. Elle n'était pas dangereuse. Je le sentais. Sa voix tremblait. Elle paraissait peu assurée. Encore une de ces prudes.

Je me levais et m'approchais un peu plus du bord de la minuscule plage. Mon dé d'une main, un saï de l'autre, je réfléchissais vite et le plus efficacement possible... Finalement, un seul mot me vint à l'esprit. Chance. Nombres paires, on la laissait venir avec nous, nombres impaires, on la faisait fuir. Parce que oui, impossible de la tuer de là où elle était. Et on savait pertinemment qu'elle nageait plus vite. Impossible donc de la rattraper également. Je lançais le dé et il vint se poser au vol dans le creux de ma main. Six. Paire. C'était décidé. Plus nous serions, plus nous avions de chances de survivre. Je n'accordais cependant pas ma confiance si facilement. Elle pouvait venir, mais au moindre coup tordu ou geste suspect, elle allait sentir sa douleur.

« Nous ne te voulons aucun mal. Ni à toi, ni à personne d'ailleurs. Tant qu'on ne nous cherche pas d'ennuis, nous n'en chercherons pas non plus. » Ce que je disais était tellement beau. J'aurais presque versé une larme si ce que je déblatérais était vrai. Bon, ce n'était pas non plus totalement faux. Mais nous voulions gagner, comme tout le monde. Les tactiques utilisées par les tributs s'avéraient différentes, la mienne s'apparentait au bluff et à la pseudo-sympathie. Je jouais sur les sentiments. J'assumais. Il fallait dire aussi que pour survivre je me devais de trouver des alliés en meilleure forme que Swan... Je n'allais pas l'abandonner hein. Néanmoins, pour assurer notre survie à toutes les deux, il fallait jouer la ruse et s'entourer d'éléments puissants. Remarquez, à regarder la pauvre dans l'eau, je me demandais si j'avais fait le bon choix en terme de puissance... Bref. Elle était très probablement du district quatre, au moins, elle savait pêcher. Nous n'allions pas mourir de faim, c'était déjà ça de gagné. Pour faire preuve de bonne foi, je lâchais le saï et levais les bras. « Tu vois. On ne te veut aucun mal. Je suis Ace Engharad, je viens du district sept. Et voici Swan Kae, du district huit. » Lâchais-je calmement, toujours avec ce fameux sourire réconfortant sur les lèvres et cet air protecteur. « Et toi ? Comment t'appelles-tu ? »

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« Nous ne te voulons aucun mal. Ni à toi, ni à personne d'ailleurs. Tant qu'on ne nous cherche pas d'ennuis, nous n'en chercherons pas non plus. »

Ayleen fut soulagée, aussi s'approcha-t-elle doucement de l'îlot sur lequel se trouvait déjà les deux filles se se hissa dessus sans aucun problème, ce qui était étonnant lorsqu'on regardait ses petits bras maigres. En même temps, c'était tellement habituel chez elle qu'elle ne demandait plus depuis longtemps si elle allait y arriver. Toutefois, elle restait sur ses gardes, prête à replonger dans l'eau au moindre geste suspect. Elle se sentait beaucoup moins à l'aise à terre et elle se savait également beaucoup plus vulnérable. Mais peu importait, elle devait se trouver des alliées et des amies si elle ne voulait pas mourir tout de suite. Et puis, avec un peu de chance les deux filles auraient besoin d'elle. Mais une chose était sûre, si l'une d'entre elles devaient mourir, elle serait sûrement visée la première, elle devait donc être prête à fuir à tout moment pour ne pas leur donner le plaisir de se débarrasser d'elle le plus simplement du monde. Elle se demandait déjà comment elle allait faire pour dormir. Elle n'avait jamais eu à se préoccuper de ce qui pouvait lui arriver auparavant, aussi ne pouvait-elle pas vraiment savoir si elle avait un sommeil lourd ou léger. Mais après tout, être tué dans son sommeil n'était pas plus mal, au moins, elle ne sentirait rien et elle pourrait partir retrouver les nuages. La fille avait beau dire qu'elle ne lui voulait pas de mal, elle était dans une arène où elle devrait lutter pour sa survie. Si elle devait à un moment donné choisir de lui prendre la sienne pour pouvoir conserver sa propre existence, Ayleen savait déjà ce que le tribut qui lui faisait face choisirait.

« Tu vois. On ne te veut aucun mal. Je suis Ace Engharad, je viens du district sept. Et voici Swan Kae, du district huit. »

La petite fille hocha la tête, un sourire légèrement crispé au coin des lèvres. Elle savait à peu près qui étaient ses filles. Elles avaient dû participer à l’entraînement en même temps qu'elle et puis elle avait eu un petit résumé sur chacun des tributs, d'où ils venaient ce qu'ils faisaient dans la vie. Son mentor pensait que ça pouvait l'aider dans l'arène sauf que la peur lui mélangeait tout dans la tête. Elle ne savait pas vraiment qui était qui, juste que les prénoms prononcés étaient familiers et qu'elle avait déjà croisé au moins une fois ou deux ces deux personnes. Mais bon, en vérité, c'était presque encore pire de savoir leurs noms, parce qu'elle savait maintenant qu'une pierre portant l'un des deux seraient bientôt dressée à l'endroit où son corps était enterré. Ayleen voulait lutter pour sa survie, mais elle ne tuerait personne, elle voulait rester une petite fille innocente, c'est tout. Pourtant, on lui avait bien dit qu'elle jouait à un jeu dangereux que c'était la réalité et qu'elle devait se battre pour gagner, sauf que personne ne lui avait jamais appris à faire ça, et elle se sentait complètement désarmée.

« Je sais, on s'est croisé... avant... avant l'arène. »

Elle voulait dire avant qu'on les envoi s’entre-tuer mais elle ne savait pas si le mot était vraiment bien choisi. Elle avait peur de mourir, peur de ne pas avoir le droit de grandir. Petite, elle disait à sa mère qu'elle voulait avoir une grande famille, mais il paraissait maintenant évident qu'elle n'aurait même pas la chance d'avoir des enfants. Et dire qu'elle s'amusait à s'occuper des bébés des autres mamans du district pour « s'entrainer » comme elle le disait si bien... Tout cela ne lui servirait jamais à rien maintenant. Elle allait devoir renoncer à tous ses rêves en même temps qu'à sa propre vie. Elle se demandait ce que diraient ses parents si on ramenait son corps chez elle, est-ce qu'ils seraient déçus de constater qu'elle était absolument incapable de s'en sortir toute seule ? Est-ce qu'ils auraient honte d'avoir eu une fille si peu débrouillarde. Ayleen préférait ne pas y penser, ses parents l'aimaient toujours même loin, ils lui donneraient peut-être la force de se battre ou de s'en aller plus vite.

« Et toi ? Comment t'appelles-tu ? »

La petite fille redescendit rapidement sur terre et dut réfléchir un instant avant de prononcer son propre prénom. Elle avait vraiment l'impression que tout ceci n'était pas réel. Ce n'était pas possible, ça ne pouvait pas être elle dans ce corps de petite fille au milieu de l'eau, une petite fille qui n'avait qu'un sac à dos, pas de famille et plus très longtemps à vivre. Ce n'était pas possible, il devait bien y avoir une erreur quelque part... Pourtant, il semblait qu'il n'y avait pas franchement d'erreur, en serrant fort les points, elle sentait bien ses ongles qui entraient dans sa peau, elle sentait la douleur qui lui faisait monter les larmes aux yeux. Si elle l'avait senti dans son sommeil, elle se serait sûrement réveillée, alors elle était bel et bien dans cette arène, prête à lutter de toute ses forces pour pouvoir retrouver son lit et avoir le droit de rêver encore un peu. Enfin, elle essayait d'y croire.

« Je m'appelle Ayleen, Ayleen Peterson. Je viens du district quatre. »

Que pouvait-elle dire d'autre ? C'était tout ce qu'il y avait à savoir, en entendant son nom et son district les deux filles sauraient immédiatement à qui elles avaient à faire. Elles pourraient savoir qui elle était, quelles étaient ses aptitudes et connaître ses points faibles. Elle avait l'impression qu'elle venait de se livrer totalement, mais avait-elle le choix ? Si ses filles étaient ses amies, elle aurait une chance de vivre plus longtemps et elle avait surtout besoin de chance si elle voulait s'en sortir.