Journée à l'entraînement [Mattys-Théo]

L'entraînement... Trois jours pendant lesquels les 24 tributs vont s'entraîner dans la survie et les armes. Trois jours vraiment inutiles. Car tout le monde sait que les tributs du 1, du 2 et du 4 sont parfaitement entraînés, au contraire de nous, des autres Districts, savons à peine faire quelque chose, par rapport à eux. Donc, le gagnant va probablement être l'un d'entre eux, surtout qu'ils sont 6. Personnellement, je sais utiliser un couteau, mais un couteau contre une épée ou leurs poings, ça marche pas. Vraiment pas. Peut-être que les fillettes du 1 et du 4 ne sont pas aussi fortes que les autres, mais elles sont quand-même des carrières. Capables de tuer. Je me concentre à nouveau sur l'entraînement, pour voir les tributs qui se dirigent vers des ateliers. Donc, je choisi l'atelier de camouflage. On sait jamais sur quoi on peut tomber dans l'arène. Un peu de camouflage ne peut pas faire du mal. Même si je vais sûrement mourir. Quand j'arrive à l'atelier, je vois déjà un autre tribut. Du District 6, je crois. Ou du District 7? Bah, peu importe. Tant qu'il ne commence pas à me raconter sa vie, ça me va très bien. L'entraîneur continue à parler de fruits, de plantes, de machin-truc, et après un peu, j'arrête d'écouter, pour observer les autres tributs. Ce qui va me donner des bases pour identifier les tributs le plus redoutables. Carrières exclus, logiquement. Je me retourne, et je sens que l'entraîneur ne parle plus. Oh, au pire vais copier ce que l'autre tribut fait. Sauf si lui non plus n'a pas écouté l'entraîneur...

La salle d’entrainement. Voilà où nous allons passer la majeure partie de notre temps avant que l’on nous jette dans l’arène comme des bêtes. Bien sur, si il n’y avait pas eu ceci, la moitié des tributs seraient plus que faibles, et il n’y aurait point de spectacle sanglant et de viscères arrachés. Maudit Capitole. De toute façon, il est bien trop tard pour leur lâcher ma haine, en plus d’avoir gagné la guerre et nous avoir encore plus soumis, ils nous prennent nous, enfants, de simples enfant qui pour la plupart n’ont même pas la force pour porter une épée, même à deux mains.

Nous sommes les enfants martyrs, nous sommes leur spectacle, nous somme le sacrifice des districts.

On nous a donné une tenue assez… moulante pour ainsi dire, et je ne fais que remettre mes parties intimes en place à cause de ça. En plus de ça on peut facilement me reconnaître, avec mon gros 7 dans le dos. J’avance lentement parmi les ateliers, mais aucun ne me plait en particulier. Bah, je finis par opter pour celui du camouflage, histoire d’en apprendre peut-être plus. Je lève les yeux, et bien sur, mon regard croise celui d’un juge. Je ne le lâche pas des yeux, une longue bataille, dans laquelle il peut lire. « Tu m’as volé à mon district, à ma famille, tu m’as volé ma liberté, mais jamais tu ne me voleras ma détermination, ni ma fierté. ». Il finit par me lâcher, pour se tourner vers ses camarades, et leurs chuchoter des choses. Reste à savoir quoi.

Je regarde vers le fond de la salle aux murs métalliques, et y voit bien entendu les carrières qui font leur malins avec leurs lames. Pff, pantins.
Je m’assois par terre et commence à écouter l’entraîneur. 5 minutes après, je n’ai toujours rien appris, à part que les petites boules sur les pins étaient toxiques et qu’il fallait éviter de les utiliser comme peintures de camouflage. En plus, on est que deux. C’est chiant, et l’autre semble aussi bien écouter que moi. Il me semble que c’est le tribut du 9, Mattys. L’instructeur finit pas nous laisser nous exercer. Enfin je vais pouvoir faire ce que je voulais, la pratique !
Mattys n’arrête pas de me regarder, il semble ne rien avoir écouté… mais ne savait rien contrairement à moi. Je regarde autour de moi. L’endroit a été aménagé pour ressembler à la forêt. Sauf que ce n’est pas la forêt. Car le camouflage, c’est aussi prendre en compte la lumière, les percées de ces dernières, les plantes autour de nous, et surtout… les animaux. Il m’était arrivé une fois, de me faire tout simplement uriner dessus par un loup, en croyant que j’étais un arbre. Ah oui, ce loup je l’ai tué après, et ai vendu sa peau assez chère. Pourquoi il ne m’a pas sentit ? Car se camoufler ne consiste pas qu’à se mettre de la bête peinture sur le corps, il faut aussi masquer les odeurs.
Alors… qu’est ce qu’on a ici ? Je regarde au dessus de moi, Mattys me regarde… encore. Il est flippant ce mec…
On a de la boue… de l’écorce… des feuilles… et plein d’autres choses.
Je prend de l’écorce, la met dans de l’eau, et commence à l’écraser. A la fin j’obtient un mélange de couleurs bah…écorce. Je rajoute quelques bouts d’écorce encore pour donner du volume. Je prends avec moi le bol rempli de mixture, et commence à me l’étaler sur le bras, le rendu est pas mal. Je plaque mon avant bras sur le tronc d’un des arbres, le résultat est parfait pour ainsi dire.
L’entraineur semble ébahi. Après tout j’ai fait ça toute ma vie, s’en ai devenu banal. Et qui me regarde encore… Mattys. Je décide d’aller l’aborder. Après tout, il n’a pas l’air méchant.

-Tu veux de l’aide ?

Je regarde ce qu'on a pour se camoufler. Heu... feuilles, eau, boue, et un tas d'autres trucs. Certains même horribles. Et des autres feuilles auxquelles je suis allergique. Magnifique. Vraiment magnifique. Non seulement je n'ai rien écouté, mais en plus, je suis censé utiliser des feuilles qui me causeraient des réaction allergique, comme asthme, rougeurs, conjonctivite, sans oublier le choc anaphylactique. Pourquoi j'ai choisi cet atelier pourri? Ah oui: «Le camouflage est très utile dans une arène», ou du moins c'est ce qu'a dit Granum pendant le dîner, même si ça n'avait aucun rapport avec la conversation. Bon, tant pis. Je vais devoir improviser.

Avec quoi je peux commencer? Heu... le camouflage est l'art de se cacher quelque part, en se mélangeant avec l’environnement. Je me retourne, et je vois des faux arbres. De plus, l'autre tribut, du 7, est en train de mélanger de l'écorce d'arbre avec de l'eau. Donc, théoriquement, je dois me peindre en arbre. Oh, non. J'ai toujours été nul en dessein. Et le camouflage est un peu comme un grand dessein. Mais plus difficile. Beaucoup plus difficile. Donc, je vais sûrement rater cet atelier. Peu, mais sûr. Mais je vais au moins essayer. Je prends des feuilles, mais pas celles auxquelles je suis allergique, et aussi de la boue. Assez dégoûtant, mais j'y suis habitué. Je commence à les mélanger, mais j'ai le pressentiment que ça va être vraiment... visible. Et inutile. Je cherche d'observer encore le garçon du District 7. C'est quoi son prénom, déjà? Je suis sûr de l'avoir entendu pendant la récapitulation des Moissons. Th... Théo, je crois. Oui, ça doit être ça. Et je pense que son nom commence par V. Ou quelque chose de similaire. Bref, il ajoute avec une main habile des bouts d'écorce à un mélange couleur écorce. Il semble avoir déjà appris quelque part le camouflage. Mais où? Peut-être dans son District. Oui, c'est sûrement ça, comme je ne crois pas qu'il aie beaucoup écouté. Il se retourne, et il voit que je l'observe. Il va me prendre pour un maniaque flippant. Oh, peu importe. J'y ai fait l'habitude, désormais. Les moqueries des autres, la solitude, les insultes... Rien de nouveau pour moi. Théo peint son bras avec le mélange, avant d'essayer de voir si ça marche. Et je dois avouer que c'est impressionnant. Je retourne à mon mélange pourri, mais une voix se fait entendre. Celle de Théo.

-Tu veux de l’aide?

Pourquoi il veut m'aider? Ce serait logique si on était dans une autre situation, mais là... Notre survie dépend de la mort de l'autre. Point barre. Et il pourrait tranquillement me dire des choses fausses, pour qu'une fois dans l'arène... Ou peut-être pas. Peut-être qu'il est simplement altruiste. Et apprendre quelque chose ne peut pas me faire du mal, non? Sauf s'il ment, et...

-Heu... D'accord.

Je sens encore de la panique en moi, due à ma légère paranoïa. Je l'observe, attendant sa réaction. Espérons qu'il ne pète pas un câble...

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